Bon »heure », Haut »heure »

Partir pour monter à la fraîche, pour laisser la fournaise aux amateurs de folies qui ne sont pas les nôtres. Partir tôt pour être des solitaires.
Pour beaucoup, nous sommes fous de nous lever quand la nuit enveloppe encore la place, mais pour nous, ce sont les « beaucoup » qui sont les fous.
Comme quoi, la folie des uns est la raison des autres.
Nous nous retrouvons encore dans une évasion qui commence un matin.
Non pas que je ne m’évade pas le soir, mais la dernière tentative d’une sortie tardive, s’est résumée à un pique nique au sommet, bien plaisant, mais sans avoir de photos à partager.
Montée voir le soleil couchant illuminer le Mont Blanc, j’eus droit aux nuages qui ont fait rideau sur la chose, laissant le Mont Blanc s’endormir pudiquement sans lumière. C’est pourquoi, on se retrouve une nouvelle fois, ici au petit matin.
Le matin ça rime avec bien non? 😉
Le lever du soleil derrière les montagnes qui veillaient sur mon sommeil pendant des années n’a pas été le seul plaisir du moment.

1-Le soleil allume les fleurs.

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En avançant, au loin une forme au sol me faisait penser à un oiseau. J’aime voir des choses autres que la réalité dans ce qui s’offre à mon regard. C’est beau de voir la réalité et l’imaginaire côte à côte. Ce que je pensais être encore une vision arrangée d’un arbuste, se révéla bien être un oiseau, mais comme il ne bougeait pas, j’ai encore douté de ce que je voyais. Trop tard, il s’est envolé pour se percher sur la cime d’un épicéa. De qui je parle? D’un tétras lyre 🙂
Il est loin, pas très net, mais qu’importe, il est là.

2- Crête rouge au sommet.

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J’aime, entre autres, les ancolies, les variétés de gentianes bleues, mais j’adore une fleur particulièrement bien qu’elle ne soit pas bleue, c’est la linaigrette. Je trouve qu’elle est superbe avec sa chevelure blanche toujours à jouer au vent, tranchant avec le vert qui lui sert de tapis.
Le contraste des chaudes journées avec la fraîcheur des nuits nous offre des réveils dans une herbe pleine de rosée, créant ainsi un écrin perlé pour les linaigrettes. Cet écrin s’évapore très vite et reste le privilège de ceux qui se lèvent justement pour profiter de ces choses que l’on ne peut imaginer si l’on ne fait pas partie des croqueurs d’aube.

3- Folle au vent.

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Nous ne nous sommes pas trop attardés à leurs côtés car si nous étions là, c’était pour monter sans le poids de la chaleur nous écrasant les épaules.
Nous voilà à nous balader le long des falaises, impressionnantes et attirantes où le contraste de la végétation est époustouflant entre ce qui pousse sur ses flancs et ce qui pousse à quelques mètres de la bordure de son sommet.
Juste à l’intérieur « des terres » l’épicéa est le roi, donnant une véritable ambiance montagnarde alpine, alors qu’à quelques mètres, sur les parois de la falaise poussent des pins qui nous feraient croire à un milieu méditerranéen.

4- Vivre coûte que coûte

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5- En vert et contre Roc

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6- L’appel abîmant

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Installés là à s’amuser avec les martinets à ventre blanc ou plutôt à être leurs jouets puisqu’ils nous rasaient dans un sifflement d’air alors que nous tournions comme des girouettes pour essayer d’en « chopper » un net en photo.
Nous étions bien, dans l’attente de tout ce qui volerait dans le coin.

7- Duo supersonique

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8- Martinet à ventre blanc

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9- Fend la bise

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C’est une merveilleuse surprise qui arriva, puisqu’une étagne a décidé de venir nous voir, sciemment de près.
Nous étions là à tournicoter avec les ventres blancs, Louna assise près de nous à l’ombre et Mme Future maman bouquetin s’est approchée de nous. Elle nous a dépassé tranquillement pour aller voir plus loin.
Rien que ça était une chose agréable, mais elle a décidé de revenir brouter en face de nous et du chien. Louna la regardait sans bouger, moi j’entendais l’herbe s’écraser sous ses dents. Elle était si près…juste à quelques mètres de nous.
Je lui ai parlé et j’ai pensé qu’elle râlait un peu à cause de mes mots, mais c’était à cause des mouches qui l’enquiquinaient vraiment. Elle est restée avec nous de longues minutes à brouter.
J’ai adoré car ce n’était pas nous qui la surprenions, mais elle qui nous surprenait.
Rien qu’en écrivant ces mots, je souris tellement le plaisir de l’instant est resté.

 

10- Toute en finesse

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11- Regard

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12- Demi face d’un face à face

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13- Détails

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14- Je repars avec mon gros ventre aussi calme que lorsque je suis arrivée

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15- Jeune de l’année dernière

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Tout ça était bien, mais il fallait redescendre.
Cet instant arrive toujours un moment ou à un autre.
Ce qui me console, c’est que si on redescend, il faudra remonter; ce qui augure à nouveau de belles rencontres 🙂

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