Quête
Le 3 juin.
Arrive la période où il faut encore plus réfléchir avant d’aller quelque part en montagne. Non pas pour les mêmes raisons de sécurité que celles de l’hiver avec la stabilité du manteau neigeux, mais pour la tranquillité des lieux.
Les beaux jours véhiculent pas mal de monde, ouvrant des portes que beaucoup n’osent pas pousser en hiver, alors, chaque samedi soir on se demande où l’on va aller pour se « perdre », où les patous ne croqueront pas mon ombre (Louna), où l’on n’aura aucun ou très peu de bonjours à dire.
Dans notre recherche de lieux au calme, un endroit a émergé au dessus des autres après réflexion, où les seuls que nous aurions à saluer seront les animaux, les paysages, les ambiances et les fleurs. Bien que cela fasse déjà pas mal de salutations tout ça, c’est ce que je recherche, ce que nous recherchons ces jours-là.
Nous voilà sur le chemin qui mène au sommet alors que le soleil dort encore, que le jour a encore les yeux embrumés.
Les nôtres ne le sont pas, ils sont bien ouverts afin de ne rien rater ou plutôt pour tenter de ne rater le moins de choses possibles.
Surprise! les moutons ont déjà pris possession de l’alpage et de l’herbe riche et fleurie qui l’habille.
Qui dit moutons, dit patou et serrage de fesses quand on passe au milieu du troupeau avec Louna et ce gardien qui tente de nous en dissuader en aboyant à pleins poumons.
Heureusement, celui-là qui n’est pas « pur patou » est doté d’une taille un peu plus modeste. Bien que la taille n’ait rien à voir avec l’agressivité, je préfère quand même, à choisir, des crocs moins grands dans les chevilles ou le postérieur 😉
Je comprends le patou, je ne lui en veux pas, il est le gardien de ses « frères », se sentant plus mouton que proche des humains, mais ça pose quand même pas mal de problèmes l’été lorsqu’il faut traverser un alpage avec ou sans Louna.
Il y a bon nombres d’accrocs et d’abus de part et d’autre.
Je préférerais croiser le loup plutôt que le patou, mais pour l’instant, je n’ai eu droit qu’aux patous.
Un jour viendra… 😉
Nous voilà sortis du coin des moutons pour pénétrer dans celui de la faune libre, plus communément appelée la faune sauvage.
Je me rends compte que je suis de plus en plus sauvage, dois-je en conclure que je suis de plus en plus libre? 🙂
Ça grimpe, ça nettoie, ça se mérite. C’est bon, tout simplement.
Au fil que l’on grimpe, le ciel se voile, la température descend d’une façon conséquente, mais ce n’est pas grave, nous sommes heureux.
Ce n’est qu’une fois en haut que l’on se rendra compte de la transition importante de la température.
Qu’importe, on est en haut, on savoure la solitude, les rencontres « libres ».
Dans ces instants là, j’ai l’impression d’être invincible, que rien ne peut me toucher et que c’est moi qui touche la véritable existence du bout des doigts.
Les nuages ont décidé de jouer aux gardiens. Non pas des moutons, mais de la montagne en tentant de nous croquer également. C’est sans bruit, furtivement et sans douleur, mais avec un picotement froid sur les cuisses, le dos et le reste du corps qu’ils jouent avec nous. On résistera un moment avant de reprendre le chemin de « plus bas » où là les nuages ne joueront plus avec nous, où la chaleur sera accablante obligeant « mon blond » et « mon ombre » à chercher de l’ombre pour savourer notre repas tiré du sac.
J’aime ces transitions incroyables entre le froid et la chaleur. C’est énorme et nous rappelle combien il faut toujours s’attendre à tout à chaque « étage ».
Voilà, le reste nous appartient, mais je vous laisse savourer cette portion d’instants à travers ces quelques photos en attendant la prochaine évasion.
1- Gardienne des sommets
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2- Cœur de pierre (Gentiane de Koch)
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3- Quand la fluidité avale les sommets
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5- Gypaète barbu
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6- Gentianes printanières
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7- Juvénile et son ombre (gyp)
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8- Légèreté
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9- Force et solitude
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10- Vautours fauves
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11- Louna. Elle aussi surveille le ciel 😉
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12- Envie de vivre
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Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs, sommeille votre silencieuse connaissance de l’au-delà;
De même que la semence rêve sous la neige, votre cœur rêve du printemps.
Ayez confiance en vos rêves, car en eux se cache le portail de l’éternité.
Khalil Gibran
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La méditation n’est pas une évasion, mais une rencontre sereine avec la réalité.
Thich Nhat Hanh
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J’ai confiance en mes rêves et un à un, malgré ou grâce aux épreuves, ils se réalisent alors je continue à rêver plus vastement d’un monde qui ressemble à tes photos de *liberté*…..
Merci tout plein Val et gros bisous à toi, ton blond et ton ombre
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Rêve Malyloup. C’est la meilleure façon d’avancer, c’est le sel de la vie.
Parfois, je me dis que je n’ai pas besoin de rêver car dans certains lieux, j’ai l’impression d’avoir « tout » et quand j’ai tout, c’est que je suis loin du monde…
Belle journée à toi et je transmettrai les bisous 😉
Bisous
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Ca fait du bien tant de fraicheur en cette journee encore caniculaire près de Lyon! 😉
Merci a ton ombre et a Louna 😉
Belle après midi
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Courage car aujourd’hui sera encore plus chaud. J’essaye, lorsque je suis en bas dans ma fournaise, de penser à la fraîcheur d’un torrent où tu ne peux mettre les pieds sans souffrir tellement il est froid…
Ce n’est pas vraiment efficace en pensée, mais au moins ça m’aura dépaysé un peu 😉
Alors, belles pensées à toi et bonne journée Carrie
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Je suis revenue en Belgique; 20 degrés a 17h hier.. ce fut violent cette différence de température lorsque sur l’autoroute le thermomètre indiquait 35.5 et sur Lyon retour a la canicule…. je suis au Noooord maintenant! LOL
Belle journée 🙂
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Plus je te lis plus je me dis que tu devrais tenter une autre aventure : celle de l’écriture, vraiment. Cela ferait du bien, de suivre cette aventure en plus grand avec photos à l’appui.. Bisous
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J’y penserai, c’est sûr, le jour où je m’ennuierai. Le souci, c’est que j’aurai tellement de choses à faire ce jour là, que je n’aurai plus le temps 😉
Pour l’instant, j’emmagasine la vie, les sens et ne suis pas encore prête à partager mes mots. Ce que j’aime, c’est surtout écrire sur du papier. Ça a un charme que l’ordinateur ne possède pas.
Merci Cathie. Bonne fin de semaine à toi.
Bisous
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Je suis d’accord avec Cathie sur ton tallent d’écriture, je sais ce que tu vas dire et je ne peux te donner tard, le temps passé ici, n’est pas passé dehors 🙂 Mais quand même… J’aime le problème du samedi soir à savoir quel coin trouver pour le lendemain 😉 Et oui, un jour viendra !
Tes photos sont encore de toutes beautés et merci de me faire revivre ça 🙂 (Un grand coup de cœur pour Force et Solitude)
Bisous mon ❤
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Pour l’instant, on va vivre… tant que nos genoux nous le permettent 😆 ensuite, j’ai plein de projets pour quand je m’ennuierai, mais le souci, comme je l’ai dit à Cathie, c’est que j’aurai tellement de choses à faire que je n’aurai plus le temps 😉
On a plein de « un jour viendra » à vivre, tu verras 😉
Bisous mon ❤
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Tes photos sont d’une grande beauté,d’une lumière et d’un intensité de vie…Louna est belle…Si tu savais comme cela me manque sans elles là O…et de ce fait je m’aperçois que je marche moins…je grimpe moins..
tes mots sont beaux…ta liberté est belle…Tu as trouvé le chemin qui mène à toi..
Pardonne moi je te lis toujours,une pensée tjs envolée vers toi et ta Louna mais…j’écris moins sur le net…je ne sais..parfois j’ai envie de jeter l’ordi dans l’eau qu’il se noie! avec le téléphone!
Beaucoup de choses dans ma vie dont je n’ai pu t’écrire te parler…Bientôt…
Je t’embrasse ma belle Ancolie..
Les cimes sont encombrées d’Hommes bruyants en cette saison…tu as su trouvé le lieu…
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Je comprends que tu puisses trouver là haut différent sans elles. C’étaient bien pour elles d’aller là haut, mais c’était bon pour toi aussi. Ça nettoie tant de choses… ça aide.
Ne t’en fais pas, si un jour tu as envie de parler, de dire, tu diras.
J’espère simplement que tu as ton chez toi, un chez toi ici ou là. Je me rends compte que j’ai trouvé le chemin en me perdant, que ma vie s’est agrandie en réduisant bien des choses. A croire que la solution est souvent dans le contraire.
Je t’embrasse et continue à monter…
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Bonsoir Val, Toujours superbe ! Pour les Patous, ce n’est effectivement pas toujours simple, mais je me dis que si cela permet d’éviter la stigmatisation des loups, c’est un moindre mal. Mais leur abord est souvent mal aisé. Même de mon coté du lac, on y est confronté. Pour finir, ton arbre m’intéresse, s’il est orienté au sud 😀 Bonne semaine 😉
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Bonjour Fab,
Bien sûr que le patou est une aide précieuse, mais lorsque tu es obligée de passer au milieu du troupeau car il se trouve sur le seul passage que tu puisses emprunter et que le patou décide de ne pas te laisser passer alors que tu dois rejoindre le refuge pour dormir et bien, tu es dans une drôle (pas vraiment drôle) de situation, mais là on aborde un sujet très sensible.
Imagine un peu, ma fille agricultrice avec des bêtes à l’alpage et moi qui suis pour que le loup ait sa place…ça donne un sujet douloureux bien que je ne sois pas bornée et que je comprenne les agris. Il y a des extrémistes d’une part et d’autre, il faut bien rester ouvert et pas borné si on veut avancer héhé surtout si on a un patou au fesses 😉
Tu as vu, mon arbre regarde vers une bien belle vallée 😉
Bon week-end
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« force et solitude » est impressionnante, d’une beauté et d’une puissance extraordinaire !
J’aime bien ta phrase qui questionne sur le fait d’être de plus en plus sauvage, de plus en plus libre… je me pose parfois la même, sans grimper pour autant les montagnes 🙂
Belle soirée Val.
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Merci Laurence pour tes mots. J’aime aussi « force et solitude » J’aime ce côté un peu « existentiel » qu’elle représente et j’ai choisi le noir et blanc car je trouve que ça accentuait un peu la chose. Enfin, ça, c’est ma façon de voir la chose, ensuite, chacun l’interprète à sa façon.
Je pense qu’il n’y a pas besoin obligatoirement de montagnes pour se sentir libre et sauvage. Je suis contente pour toi car je suis heureuse de découvrir cette sensation et j’espère qu’il en est de même pour toi 🙂
Si je vivais sur le plat, je serai perdue et si j’étais en ville, je ne vivrai plus, je survivrai, mais tout ça ne sont que des si et je suis en montagne, ouf!
Belle fin de semaine à toi
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Mince, j’étais resté coincé dans le wagon bar ! (Eh oui, Breton jusqu’au fond du verre et même plus loin :))
Bon, à ce que je lis et vois, je ne m’étais pas trompé, vous avez su trouver la cache à étincelles, certes un peu frisquette mais tellement bien garnie !!!
Superbe série comme d’hab’, faune, flore, paysages, tout y est, magique…
Au passage, ta gardienne des sommets est top, fais-lui un poutou de ma part 😉
Bises Val et bonnes vadrouilles 😉
Seb
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Salut Seb,
Ça va si t’étais coincé dans le wagon bar, il y a pire comme lieu je pense pour un Breton 😆
Je suis époustouflée lorsque je vois que tu as fait tous les wagons!!! chapeau.
Merci pour tous tes mots et je ne manquerai pas de « poutouter » Louna.
Bises à bientôt ici ou là, sinon à bientôt pour le T
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Bonjour Val,
Toujours autant de plaisir à te lire et à visiter ces lieux sauvages que tu partages si bien!
J’aime beaucoup…
Amitiés à vous trois.
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Bonjour,
Je suis heureuse que ça te plaise. J’aime tellement ce qui m’entoure, que le partager est un plus.
Belle fin de semaine à toi et je ne manquerai pas de transmettre ton amitié.
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Merci, Valérie. Les mots, les photos, tout est beau et entraînant.
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Merci. A une prochaine fois avec entrain 😉 car il bon d’avancer les pieds avec entrain et non pas d’avancer en train de trainer les pieds 🙂
Belle journée
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On dirait que tu étais en train d’aller bon train avec les mots.
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Les mots sont toujours entrainant et il est bon de les suivre, même en prenant le train en marche 😉
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Pingback: Val nous entraîne dans ses montagnes | jean-louis.riguet-librebonimenteur
Toujours un régal de s’inviter par chez toi !
La montagne commence à me manquer sérieusement , mais bientôt…………….!
Très belles photos , et continuez à chercher les endroits pour le Samedi matin , cela est mon cas tous les week-ends !
Bises copine , bonne fin de semaine .
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Bonjour, Val. Ça fait longtemps. Enfin cette année j’ai fait des photos qui pourraient être chez toi:
https://portraitsofwildflowers.wordpress.com/2017/06/20/4745/
https://portraitsofwildflowers.wordpress.com/2017/03/20/new-zealand-a-closer-look-at-the-franz-josef-glacier/
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Bonjour Steve, Heureuse de te croiser à nouveau. En effet tes photos se rapprochent plus de mon milieu que du désert habituel que tu nous offres. Profitons des glaciers avant qu’ils ne soient qu’un souvenir ou une illusion!
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Coucou Val, ta Louna à toi, ton ombre, domine sur la première photo et j’adore son portrait. En te lisant et en regardant tes photos je me plonge dans ton univers et je m’y trouve bien. Je reste un moment devant chaque photo comme si je voulais m’y transporter.
Dernièrement tu disais que Louna ne pourrait plus faire de trop longues randonnées…le temps passe!
Je te souhaite une bonne semaine et t’envoie des bisous tout plein
chatou
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Merci Chatou. Oh oui le temps passe.
Je suis heureuse que « mon »univers te fasse du bien. Je sais qu’il fut le tien et je sais aussi qu’un jour, il sera celui vers qui mes yeux se tourneront mais celui où mon corps ne pourra plus aller, c’est pour ça que je le savoure à fond.
Quant à Louna, le temps file encore plus vite pour elle…
Difficile de lui dire « tu restes à la maison » quand le sac est prêt et que mes chaussures m’attendent, mais selon les sorties, elle reste à la maison.
Gros bisous Chatou et regarde la langue de « ta » Louna, ça vaut le coup 😉
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