Un maillon dans la chaîne

Nous voilà, une fois de plus, et oui, encore, à mettre un pied devant l’autre.
Article, action et façons de vivre qui pourraient sembler être toujours la même chose, si répétitives à vos yeux.
Aux miens, c’est loin d’être une répétition, car à chaque fois, tout est différent.
Bien sûr, la préparation du sac à dos est toujours la même, tout comme le rituel de préparer le soir les vêtements du jour que je n’aurais qu’à prendre sans avoir à ouvrir le placard en me disant « qu’est-ce que je vais mettre », bien que pour la montagne, c’est la question que je ne me pose jamais.
A croire que vivre dehors est l’évidence même, pour moi et que la question du choix des vêtements ne se pose que pour ma vie sociale.
Pour là haut, tout est logique et basique, si bien que la question ne se pose plus.
Je passerai de la fraîcheur à la chaleur et la seule chose à envisager, même si cela parait improbable, est l’arrivée surprise de la pluie ou du vent, donc au fond du sac, qui ne bouge jamais, est toujours roulé mon coupe-vent.
Je n’ai pas à y penser, puisqu’il fait partie du sac en quelque sorte.
Nous étions tout les deux, ce matin, à nous lever en faisant la course avec le jour, laissant sur le chemin la fraîcheur poussée par cette vague chaude qui nous engloutit, celle de la montée.
J’aime cette sensation, celle qui nous envahit alors qu’il fait bien frais, celle qui fait poser une épaisseur.
Je deviens un corps énergique, chaud qui avance dans la fraîcheur matinale. C’est juste bon.
Viendra, une fois le soleil installé, le corps chaud qui se meut dans la chaleur. Ça, ce n’est pas du tout la même sensation de bien être.
C’est l’instant où le petit souffle frais d’un torrent, d’une crête serait le bienvenu alors qu’il glace quand l’effort n’est pas de la partie.
On avance en silence dans ce qui est la plus belle des conversations, le tout sous des accords qui vont du cri strident de la marmotte, en passant par le sifflement d’un chamois ou bien par le roulement chaotique d’une chute de pierres qui dévalent les pentes abruptes.
Je me laisse toujours émouvoir par ces instants, ces rencontres.
Je suis à ma place en ces lieux.
J’ai été bercé toute mon enfance par les contes de grimm, pairrault, d’andersen et autres.
Aujourd’hui, je sais où se trouve l’univers qui pourrait me faire conter tout ce qui peut se comparer à la beauté, la magie, la vie, le devoir et la rudesse.
C’est la nature, la montagne.
Il ne s’agit pas d’un lieu imaginaire, il s’agit de la réalité loin des artifices, celle que j’aime côtoyer.
A ceux qui ne connaissent pas, qui auront la chance de découvrir les lieux, entrez-y comme dans un lieu qui vous accueille, un lieu qui vous tolère.
Préférez le calme, sentez vous comme dans un lieu de culte où l’on respecte l’autre et ce qui nous semble être une religion.
Sentez vous comme un maillon dans une chaîne, utile pour son fonctionnement et non pas une pierre précieuse qui serait portée par cette chaîne.
S ‘il vous plaît…

 

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1-L’appel venait du toit

 

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2- Du calme au fracas

 

 

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3- Limpidité

 

 

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4-Oeil sur moi

 

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5-Reflets

 

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6- Mr Chantilly Mont Blanc

 

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7- Tout

 

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8- Démesure

 

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9- Quand la roche fleurit (Pulsatile des Alpes)

 

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RICK BASS

 

Je découvre, ici, des vérités sur moi-même, des vérités que j’aurais dû savoir à l’heure qu’il est, mais que j’ignorais pourtant. Ce qui, je crois, est moins l’indice d’une personnalité complexe que d’un esprit simple, mais cet esprit est le seul que je possède et je suis bien content de le posséder ici même, loin des villes.
J’avais l’habitude de penser que c’était mal, que c’était une faiblesse que d’avoir besoin d’être au milieu de la nature sauvage pour être heureux – loin de la plupart des choses. À présent, je commence à m’apercevoir que ça n’entre même pas en ligne de compte – que ce soit bien ou mal, une faiblesse ou une force : ça n’a aucune importance. Je suis comme je suis.
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Si vous regardez la neige par la fenêtre, et même si vous regardez plus loin, en vous efforçant de distinguer, à travers les flocons, les bois de l’autre côté de la prairie, elle donne l’impression de tomber très vite, et votre vie, si vous lui permettez de vous jouer le même tour, peut vous sembler tout aussi précipitée et frénétique. Mais si vous prenez soin de regarder la neige avec les yeux d’un enfant ou d’un Texan ― le nez en l’air, en essayant de comprendre d’où elle sort ― alors la lenteur avec laquelle elle tombe, la paralysie de son voyage vous feront aussitôt choir dans un état plus bas, plus lent, où vous serez assuré de vivre deux fois plus longtemps et de voir deux fois plus de choses, et d’être pour finir deux fois plus heureux. La neige est plus merveilleuse que la pluie, plus merveilleuse que tout.
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