La tasse de lait

11 novembre

Entre les coussins, comme dans un bain de douceur, je suis lovée dans mon canapé, les genoux repliés, remontés contre moi, une tasse fumante entre les mains.
Cette chaleur, cette odeur et ce petit goût sont pour moi symboliques, rassurants. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais boire une tasse de lait chaud, légèrement sucré, c’est comme plonger dans un monde protecteur.
Plus rien n’existe mis à part la douceur et le bien-être.
Pour atteindre cette sensation, il me faut quand même me mettre en situation, m’installer confortablement, m’entourer de calme et surtout, il me faut prendre le temps et le savourer.
Là, la magie opère et je suis bien. Je ne me ferai jamais une tasse de lait si je suis pressée ou si je sais que je ne pourrai pas en tirer tout ce qu’elle peut m’apporter pour devenir l’instant privilège.
Je dois avouer que j’aime me « soigner », que j’aime cultiver tout ce qui peut rendre la vie encore plus belle.
Mes aspirations ne sont pas démesurées et c’est peut être pour ça que je suis si souvent satisfaite.
C’est avec les petites choses que l’on fait des chefs-d’œuvre. Il fallut une quantité de notes pour que Beethoven écrire Silence, une quantité de pierres pour ériger le Taj Mahal et une quantité de minuscules cellules pour donner la vie.
Moi, au quotidien, il me faut une tasse de lait, un sourire, un écureuil qui traverse ou toutes autres petites étincelles pour écrire ma symphonie journalière. Pensez à ça lorsque vous boirez votre prochaine tasse de café ou lorsque vous verrez une personne inconnue vous sourire.
Le bonheur, le bien-être n’est pas une seule et unique chose, c’est avec le minuscule que l’on consolide les petits plaisirs qui nous mènent à lui.
Ma tasse de lait chaud est une de ces choses minuscules, tout comme le rayon de soleil qui me réchauffe le visage dans la grisaille d’un jour.
Je suis donc là, ma tasse entre les mains à repenser à ce matin, à ma sortie, la première à marcher dans la neige.
Le chalet là haut, si actif en été est fermé. Tout y est rangé, plié et protégé contre les assauts futurs de l’hiver. Seules les traces des animaux dans la neige indiquent que le lieu est toujours fréquenté.
Le calme s’impose. L’ambiance grise, magnifiée par la couverture que le ciel offre, a quelque chose de particulier, là aussi de protecteur.
Cet univers où beaucoup se sentent perturbés, voire dans l’insécurité est pour moi tout le contraire.
Les parois grises, froides et abruptes sont mes compagnes du matin et le manteau blanc au sol, cotonneux, leur va si bien, qu’il règne au-dessus de la combe, un calme apaisant, où seule la chute de quelques blocs de glace vient tonifier le calme ambiant.
Je suis là, où la rudesse s’allie à la douceur. J’aime vraiment ce contraste qui, à sa façon, équilibre ma vie.
J’ai peu de photos de ce matin là, mais j’en garde les sensations bien en moi. Marcher, avancer, me mène parfois à oublier les interruptions photos, les interruptions extérieures à cette osmose que j’aime tant; la nature et moi…

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1- Tous avec lui

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2- Austérité rime avec beauté

 

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3- La combe

 

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4- Dans l’attente du vent

 

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5-Gris m’aille

 

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6- Sombre et rassurant

 

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On ne perd rien sur le plan matériel si l’on est magnanime sur le plan spirituel. Les richesses superflues ne sont capables d’acheter que le superflu. Point besoin d’argent pour acheter ce qui est nécessaire à l’âme.

Soir délicieux, où le corps entier n’est plus qu’un sens, et par tous les pores absorbe le délice. Je vais et viens avec une étrange liberté dans la Nature, devenu partie d’elle-même.

Si humble que soit votre vie, faites-y honneur et vivez-la.

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