Avec le froid

Quitter les crissements de glace pour atteindre le feutre de neige.
Avancer dans l’ombre tout en sachant que le soleil la bousculera à une altitude plus élevée.
Vivre cernée de montagnes, c’est vivre à l’ombre une bonne partie de la journée en fonction des saisons. C’est une habitude qui a ses plaisirs. J’aime les capter et non pas trouver les inconvénients.
Au soleil, le givre ne peut vivre; la neige ne peut craquer avec ce bruit de feuilletage qui rompt sous les pas.
Ici, chaque jour, à l’heure où le soleil balaye l’ombre d’une caresse, un peu comme on enlèverait la couverture d’un lit subitement, c’est une saveur en plus, une prise de conscience, une joie.
Vivre à l’ombre des hautes parois, c’est une philosophie qui laisse penser qu’aucun état n’est jamais acquis. De ce fait, on apprend à savourer la moindre petite chose, le moindre rayon de lumière ou de chaleur.
S’il n’y a qu’un manteau d’ombre, on aime les merveilles de ses dessous. S’il y a le soleil, on aime la douceur de vivre qu’il procure. Si le ciel est gris, tout ne fait qu’un et l’on oublie le concept d’ombre ou de soleil.
Il est un lieu ici où le soleil n’apparait de l’hiver qu’à partir du 24 janvier, soit demain. Ce jour banal pour beaucoup, sera un grand jour pour d’autres, encore faudra-t-il que le ciel ne soit pas nuageux. Dans le creux des Tines, ils basculeront dans l’autre face de l’hiver.
Ces détails sont tellement importants ici qu’ils donnent un autre goût au quotidien.
Encore une fois, les petits riens ont leur importance.
J’avançais donc dans le feutre ayant laissé les crissements derrière moi. J’avançais à la rencontre du soleil. J’aurais pu l’attendre en bas mais aller à sa rencontre au prix de quelques efforts me comble. J’aime mériter ce que j’acquiers.
Je vous offre un peu d’ombre, un peu de soleil, un peu de moi.

 

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1- Dentelle de givre. Les dessous du froid.

 

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2- Retenir son souffle

 

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3- En haut le soleil, en bas l’ombre.

 

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4- Le bachal ou la fontaine

 

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5- Deux « La fontaine »
certains sauront 😉

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6- Palette hivernale

 

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7- Bijouterie à ciel ouvert

 

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8- Sous l’emprise de la glace

 

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9- Froid

 

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10-Inconstance

 

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11-Emprise du froid ou liberté du cours?

 

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Je m’en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte, faire face seulement aux faits essentiels de la vie, découvrir ce qu’elle avait à m’enseigner, afin de ne pas m’apercevoir, à l’heure de ma mort, que je n’avais pas vécu.
J’appris au moins ceci par mon expérience : que si l’on avance avec confiance dans la direction de ses rêves, si l’on s’efforce de vivre la vie que l’on a imaginée on trouvera un succès inattendue dans la vie ordinaire.
Walden ou la vie dans les bois .Thoreau