Froid

Ça y est, il arrive doucement, tout en beauté. Sa présence continue n’est pas une certitude. Il vient juste de commencer à s’étendre sur le sol en enrobant l’herbe d’une fourrure blanche et en rigidifiant la terre. Le pas ne s’enfonce plus en elle. Les flaques d’eau disparaissent petit à petit pour être remplacées par une masse solide transparente ou d’un blanc nacré donnant naissance aux bulles d’air qui prennent forme, suspendues, en perte de liberté. Il couvre aussi les arbres, les poteaux et tout ce qui se trouve sous lui. Doucement, il avance, embrassant tout. Il pourrait sembler rude et mauvais, mais il en est tout autre. Il est celui qui habille la nature lorsque l’automne l’a dénudée, celui qui fait briller des étincelles et qui émeut la personne que je suis. Ses compagnons d’excellence, fidèles à ses plus grandes œuvres, le porte au rang de magicien. L’humidité est celle qui lui permet les plus spectaculaires transformations. Le vent, lui, le placera souvent au rang de mal aimé en décuplant son impact et lui ouvrira les portes des chemins les plus infimes pour en faire des courants glacés n’oubliant aucun passage. Pourtant, ensemble, ils feront les courbes les plus douces et sensuelles dans la neige. Ce matin, j’étais là, seule, à ses côtés, admirative.

1- Dentelle de l’ombre

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2- Givre

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3-Apparition

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4- Lumière

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5- Point de vue

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6- Ouverture

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7- Volutes

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8- La pierre

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9- Éclat doré

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10- Soupçons de glace

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Le froid, c’était lundi matin au-dessus de chez moi. Aujourd’hui mardi, je suis à la maison, il neige et j’écoute la musique du film « Dans les forêts de Sibérie » écrite par Ibrahim Maalouf . J’ai eu envie de partager un morceau avec vous, tout simplement.

Libre