Retour sur octobre

Dans les bruissements du matin, je me laissais aller à l’errance entre fluidité et couleurs. Les brumes comme les rancœurs s’envolaient pour libérer la réalité.
J’avais comme bagages mon regard qui comme la caresse sillonne un corps aimé, épousait les courbes et textures des sommets qui m’entouraient.
Je les aimais pour ce qu’ils étaient.
La constance de leur présence, toujours animée par leur évolution permanente, me rassure au quotidien. Pas une fois, ils ne se laissent gagner par la même lumière.
Leur humeur, à la hauteur de leur splendeur, diffusait ce matin là, un voile opaque laissant à peine deviner la rudesse de la roche, ou par endroit une lumière colorant leurs courbes aussi brutes que douces.
Comme une main aimante parcourt un corps, moi, je parcours mon lieu d’existence. Je pourrais dire lieu de vie, mais cela serait trop faible car l’on peut vivre quelque part sans être pour autant dans son élément, sans pour autant se sentir vivante dans la profondeur du terme.
Je vis, j’existe là où mon cœur s’emballe, là où mes yeux sourient, là où mon corps et mon âme vivent à l’unisson un amour minéral, végétal, voire animal.
De la douceur à l’intensité, de la sérénité aux frissons, les montagnes m’offrent l’équilibre. Je suis à leurs côtés, aimante, fidèle, admirative.
L’amour ne m’aveugle pas, bien au contraire. Cet amour là, est celui des yeux ouverts, des sentiments vrais et surtout celui du respect.
Comme dans toute histoire, celle-ci a aussi sa part de chutes, de glissades, de blessures et de quelques instants d’effroi qui font qu’ aujourd’hui, ce lien est unique.
J’ai appris avec le temps, que l’histoire évolue sans cesse et que la montagne a toujours une nouvelle face à dévoiler, passant de la plus douce à la plus rude.
L’abandon total de soi n’existe pas ici. Il doit toujours rester une part de lucidité même dans les moments les plus forts.
Lucidité et surtout humilité, voilà les maîtres liens qui tissent cette histoire.

 

 

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1-Saupoudrage

 

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2- Ictère céleste

 

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3- Couleurs d’un matin d’automne

 

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4- Avenues, ruelles et découvertes

 

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5- La verte, blanche.

 

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6- Face à face royal
(aigle royal)

 

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Dialogue dans la montagne

On me demande pourquoi j’habite la verte montagne,
Souriant, je me tais, le cœur en repos.
Quand les fleurs tombent, quand l’eau passe,
Mon univers n’est plus celui des hommes.

Li Po
Chine, 701-762

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On a deux vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une.

Confucius